Portrait du bison
Un peu d'histoire
Jusqu’au début des années 1800, on estimait la population des bisons sur les Territoires ou plaine de l’Ouest à environ 60 millions. Avec l’arrivée des habitants de l’Est ou des européens venus coloniser l’Ouest et la construction des chemins de fer, ce cheptel est baissé à seulement quelques milliers de têtes à la fin du siècle. Entre 1868 et 1881, on estime à 31 millions de bisons qui furent tués, soit pour le cuir, pour les os utilisés pour la fertilisation des sols ou simplement pour l’amusement des passagers de train. Ce carnage a conduit l’espèce très près de l’extinction. Grâce aux mesures de protection prises par les instances gouvernementales canadiennes et américaines ainsi que quelques éleveurs soucieux de préserver l’espèce, le bison n’est plus en danger aujourd’hui.
Cheptel d'aujourd'hui (en révision)
Tableau 1 : Évolution de la production du bison au Québec au cours des dix dernières années.Nombre d'éleveurs | Nombre de bisons | ||||||||
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Été 1991 | Juin 1996 | Déc. 2000 | Déc. 2002 | Déc. 2013 | Été 1991 | Juin 1996 | Déc. 2000 | Déc. 2002 | Déc. 2013 |
56 | 79 | 76 | 65 | 40-45 | 1307 | 2542 | 2430 | 2800 | 2500 |
Source: Fiche d'enregistrement du MAPAQ
En 2001, les troupeaux de bisons canadiens ont dépassé les 200 000 animaux. Le cheptel total a plus que doublé entre 1996 et 1999, et triplé au cours de la période allant de 1996 à 2001. (1) Ces augmentations donnent à croire que ce nombre aurait pu presque doubler de nouveau pour atteindre 392 000 en 2004. Les sujets destinés à la mise en marché, principalement des mâles de 2 ans et des bisons de réforme, ont connu une croissance légèrement plus lente que le troupeau total en général. Les bisons mis en marché sont passés de 5 800 en 1996, à 8 381 en 1999, soit un taux de croissance de 1,4. Quelque 12 000 bisons ont été mis en marché en 2000. Ce nombre a augmenté progressivement par la suite pour atteindre un sommet de 30 000 animaux abattus en 2005. Suite à la période de restructuration de 2002 à 2008, ce nombre s’est stabilisé à environ 14 000 têtes depuis 2011.
Différents MARCHÉS
L’industrie du bison a traversé une étape difficile de sa croissance au début des années 2000. Le secteur est devenu trop grand à partir de 2002 pour les marchés de l’époque et l’industrie a dû concentrer ses efforts en marketing pour développer de plus grands marchés viables. Cependant, ces marchés se sont considérablement stabilisés depuis 2011 suite à la période 2002 à 2008 où l’on a assisté à une certaine diminution des troupeaux de bisons. À plus long terme, le défi sera toujours de dénicher des marchés lucratifs susceptibles de croître au même rythme que l’industrie.
Pour les éleveurs, la commercialisation du bison se fait de différentes façons; soit par les encans spécialisés d’animaux vivants, par des regroupements d’éleveurs qui mettent leurs efforts en commun pour vendre la viande de bison ou via les distributeurs et les transformateurs. Au Québec, la plupart des bisonneaux étaient vendus à l’automne dans les encans spécialisés, il y a de cela quelques années. Quatre-vingt-quinze pour cent (95%) de ces animaux étaient des bisonneaux de six mois venant tout juste d’être sevrés. Les femelles étaient achetées pour la reproduction et les mâles pour la finition. Certains de ces animaux étaient envoyés dans l’Ouest canadien et aux États-Unis; les autres étant achetés par quelques éleveurs qui finissent ces bisons ici au Québec. Les jeunes mâles sont envoyés dans des parcs de finition jusqu’à l’âge de 30 mois environ, pour atteindre un poids approximatif de 1 200 livres. Les carcasses varient entre 550 et 650 livres, et le rendement est d’environ 53 à 56 % du poids vif suivant l’état de l’animal. Quant aux femelles, jusqu’en 2001, elles étaient vendues seulement pour la reproduction. Aujourd’hui, on en retrouve également dans les parcs de finition. La demande pour des bons sujets reproducteurs sera toujours présente. Les encans au Québec n’ont malheureusement pas pu survivre à la période de restructuration de l’industrie et ont fermés leurs portes il y a de cela quelques années. La commercialisation des bisons s’est ajustée par la suite pour se concentrer principalement sur la vente directe au consommateur, ce marché étant en grande expansion au Québec.
Pour le consommateur, il y a la vente directe à la ferme qui est de plus en plus pratiquée, ainsi que l’agrotourisme qui peut inclure une visite à la ferme et un repas à base de bison. Plusieurs restaurants mettent depuis plusieurs années du bison à leur menu et certaines boucheries spécialisées en offrent à leurs clients. S’ils n’en offrent pas, il faut simplement le demander et pour ainsi démarrer la roue.
Les figures ci-dessous présentent un aperçu du commerce canadien du bison.
Importance ÉCONOMIQUE
Le secteur canadien du bison a généré approximativement 34,1 $ millions en ventes au détail au cours de l’année 2013 pour un nombre d’animaux abattus évalué à 13 872. Un total de 14 100 bisons ont également été exportés aux États-Unis pour abattage; ce qui généré des revenus additionnels de 26,9 $ millions. Les ventes nord-américaines totales sont quant à elles sommairement estimées à 189 $ millions pour un total de 70 972 bisons abattus durant 2013.
Différents INTERVENANTS
En 2000, le plus gros acheteur de carcasses de bisons provenant du Canada était le North American Bison Cooperative, du Dakota Nord, avec un total de 4 200 têtes, talonné de près par Bouvry Exports Calgary Ltd, situé en Alberta avec 3 500 bêtes. Les autres suivaient avec des chiffres se situant entre 300 et 1 500 têtes. Quelques regroupements d’importance se sont ajoutés par la suite dans l’Ouest et commercialisent un nombre de plus en plus important de bisons.
Au Québec, les principaux acheteurs sont :
Organisme de mise en marché
Depuis décembre 2001, l’Union québécoise du Bison a son propre comité de mise en marché qui travaille en étroite collaboration avec la Direction de la commercialisation de l’UPA. Le comité s’est donné pour mandat de se rencontrer à toutes les trois semaines afin de développer la commercialisation des produits du bison.
Le Conseil canadien de la Mise en Marché du Bison existe officiellement depuis 1999. Il regroupe des éleveurs provenant de toutes les provinces du Canada à l’exception des Maritimes. Le CCMMB administre un fonds volontaire de développement de la mise en marché.
L'AVENIR DU BISON
Au début des années 2000, l’industrie du bison a connu une crise de croissance autant du côté des animaux reproducteurs que de la mise en marché de la viande. Après l’importante période de restructuration des années 2002 à 2008, une augmentation progressive des prix du bison a été observée. En effet, depuis 2011, le prix des carcasses se situe aux alentours de 4.00$/lb; ce qui permet un développement très positif de l’industrie. Le nombre d’animaux de qualité prêts à abattre, augmente considérablement à chaque année. Il est donc important de continuellement développer de nouveaux marchés. Le récent accord de libre-échange avec l’Europe d’octobre 2013 est un autre pas important de commercialisation. Un quota séparé du bœuf de boucherie de 3 000 tonnes a été alloué au bison; ce qui représente plus de 25 fois ce qui est actuellement produit. Cela permettra l’établissement de nombreux nouveaux producteurs en assurant une mise en marché de leur production pour les années à venir.
Il y a de plus en plus d’espoir pour l’industrie du bison. Le consommateur est maintenant attiré énormément par les animaux élevés dans un environnement qui se rapproche de leur état naturel le plus possible. L’élevage du bison répond à cette attente des consommateurs et les éleveurs de bisons mettent actuellement les bouchées doubles pour mettre en marché cette viande exceptionnelle au goût exquis.
Tableau 2 : Importance des lieux d’élevage de bisons au Québec.
Nombre de bisons | 1 à 10 | 11 à 20 | 21 à 50 | 51 et plus | Total | |||||
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Lieux | % | Lieux | % | Lieux | % | Lieux | % | Têtes | Lieux | |
22 | 29 | 15 | 20 | 23 | 30 | 16 | 21 | 2777 | 76 |
Sources : Fiches d’enregistrement du MAPAQ – Oct. 2001 (femelles d’élevage)
Données de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA, Nov. 2001)
RECENSEMENT DE 2014
Tableau 3 : Recensement de bisons - 2014Femelles | Mâles reproducteurs | Femelles sevrées | Mâles sevrés | Bisonneaux expédiés aux USA | Total |
51 062 | 3 400 | 40 850 | 40 850 | 8 894 | 127 268 |
Source : Association canadienne du bison